L’hypertrophie bégnine de la prostate (HPB) est une pathologie très répandue en France : elle concerne environ 2 millions d’hommes, 50% de ces patients bénéficieront d’un traitement médicamenteux et 10% subiront un traitement chirurgical. L’HBP apparaît généralement chez les hommes après 40 ans et devient de plus en plus fréquente après 50 ans. Les risques de développer cette pathologie augmentent en vieillissant : 60% des hommes en souffriraient après 60 ans et 90% des hommes en souffriraient après 85 ans. L’HBP n’est pas une forme de cancer et n’en favorise pas le risque d’apparition.
Qu’est-ce que la prostate ?
La prostate est une glande de l’appareil reproducteur masculin de la taille d’une noix, située sous la vessie, en avant du rectum. Elle entoure l’urètre, canal à l’extrémité de la vessie qui permet d’évacuer l’urine.
La prostate va permettre la sécrétion d’un constituant appelé le liquide séminal. Elle produit également le liquide prostatique qui permet d’empêcher la coagulation du sperme mais également de favoriser la survie des spermatozoïdes lors de leur progression au sein de l’acidité vaginale.
Qu’est-ce que l’hypertrophie de la prostate ?
L’HBP, appelée également adénome de la prostate ou hyperplasie bénigne de la prostate est une pathologie fréquente chez les hommes de plus de 40 ans qui correspond à l’augmentation du volume de la prostate. Cette pathologie est sans gravité mais elle est souvent à l’origine de troubles urinaires et sexuels qui altèrent la qualité de vie du patient.
Au-delà d’un certain volume, les constituants prostatiques compriment progressivement l’urètre. Ceci génère une obstruction urinaire : le flux d’urine en devient alors réduit et en fonction du degré d’obstruction, la vessie ne se vide pas complètement au cours de la miction. Des examens sont alors nécessaires afin de diagnostiquer cette pathologie.
En règle générale, elle est diagnostiquée de 3 façons différentes :
- Le toucher rectal : le volume de la prostate peut être estimé par la palpation de cette dernière, située en avant du rectum. Elle est indolore à l’examen.
- La mesure du débit urinaire : le patient peut être soumis à un test appelé « débitmétrie urinaire » permettant d’étudier le volume et le débit d’urine lors de la miction. Après le test, une échographie de la vessie est réalisée afin de visualiser si cette dernière s’est totalement vidée. Ceci permet d’appréhender le degré d’obstruction des voies urinaires par la prostate.
- Biopsie ou IRM.
Quelles sont les causes de l’HBP ?
La cause précise de cette pathologie est inconnue : elle est probablement liée aux variations hormonales chez l’homme qui se produisent en vieillissant (production de testostérone réduite, on parle alors d’andropause ou de ménopause masculine fréquente à partir de 50 ans), aux antécédents familiaux ou encore à des facteurs environnementaux comme l’alimentation.
À savoir : certains médicaments tels que les antihistaminiques, décongestionnants nasaux, neuroleptiques, anxiolytiques ou les opiacés sont susceptibles d’aggraver ces troubles et peuvent provoquer une obstruction urinaire temporaire.
Quels sont les symptômes de l’hypertrophie prostatique ?
Les premiers symptômes de l’hypertrophie bégnine de la prostate correspondent à des troubles urinaires, lorsque la prostate atteint une taille suffisante pour en bloquer les voies : l’émission d’urine est lente, le flux est faible et saccadé, des gouttes d’urines continuent de s’écouler pendant une minute ou deux. Il est également possible que l’urine ne soit pas totalement évacuée de la vessie lors de la miction, ce qui provoque des nycturies (envie d’uriner régulièrement au cours de la nuit), ainsi que des prédispositions aux calculs vésicaux (au niveau de la vessie) et aux infections urinaires dues à la stagnation d’urine.
L’HBP peut être traitée de différentes façons selon la gêne ressentie : la surveillance régulière, le traitement médical (alpha bloquants qui détendent les muscles de la vessie pour faciliter le passage de l’urine dans l’urètre) ou l’intervention chirurgicale si le traitement médicamenteux n’est pas suffisant.
Quelles sont les complications de l’HBP ?
L’absence ou le retard de la prise en charge de cette pathologie peut engendrer des complications comme :
- Rétention trop importante d’urine dans la vessie. Cette complication est une urgence médicale qui nécessite un drainage vésical des urines à l’aide d’une sonde vésicale.
- Infections urinaires décelées par des analyses d’urines
- Rétention urinaire vésicale chronique : possiblement responsable d’incontinence
- Lithiases vésicales de stase : l’accumulation et la stagnation des urines peut provoquer l’apparition de calculs vésicaux entrainant des infections et des hématuries à répétition.
- Insuffisance rénale chronique : causée par les infections à répétion et les difficultés de vidange de la vessie
Comment faire dégonfler la prostate naturellement ?
Certaines plantes peuvent aider à réduire le volume de la prostate.
- Le palmier nain est un arbuste aux propriétés intéressantes. En effet ces baies contiennent des stérols qui est une substance qui aurait la propriété de soulager les symptômes de l’HBP.
- Le prunier d’Afrique peut également être utile pour traiter cette pathologie car l’écorce de cet arbre est utilisée pour produire des extraits contenant des stérols et du doconasol.
- Les pépins de courges sont traditionnellement utilisés contre les symptômes des troubles urinaires.
- Les racines d’ortie sont reconnues pour leur efficacité dans le traitement des troubles urinaires notamment les troubles de la miction liés à l’HBP. L’association racines d’orties et palmier nain peut s’avérer très efficace contre ces symptômes.
Selon une étude Allemande, le lycopène (1)(caroténoïde qui donne à la tomate sa couleur) pourrait empêcher la prostate de prendre du volume.
Conclusion :
L’HBP est une maladie très fréquente, pouvant perturber la qualité de vie des patients concernés.
Les progrès de la médecine et des solutions naturelles ont permis d’améliorer le quotidien des hommes atteint d’HBP.
N’hésitez pas à en parler à votre médecin qui saura vous conseiller.
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Sources :
Silke Schwarz, Ute C. Obermüller-Jevic, Eva Hellmis, Winfried Koch, Günther Jacobi, and Hans-Konrad Biesalski. Lycopene Inhibits Disease Progression in Patients with Benign Prostate Hyperplasia, Nutr. 2008 138: 49-53.
Simplified Treatment of the Enlarged Prostate | M. T. Rosenberg,M. M. Miner,P. A. Riley,D. R. Staskin